Le manifeste

Dans un système scolaire principalement fondé sur l’écrit, l’enfant qui connaît des difficultés de lecture en fin de CP est un enfant fragilisé partant avec un retard qu’il a peu de chance de combler.

Un rapport publié en 2007 par le Haut Conseil de l’Éducation révélait une situation inacceptable : en France, « 4 écoliers sur 10, soit environ 300 000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes ». Selon ce même rapport, la grande majorité de ces élèves avait déjà des problèmes de lecture au CP.

Malgré ce cri d’alarme, aucun effort significatif n’a été entrepris depuis pour enrayer cet échec.

De nombreux exemples montrent pourtant qu’il est possible d’apprendre à lire à tous les enfants. Or, les écoles françaises obtiennent des résultats très inégaux et l’avenir d’un enfant dépend aujourd’hui de l’établissement qu’il fréquente, ce qui est profondément injuste !

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C’est pourquoi je soutiens les propositions suivantes du collectif Permis de lire !

1) La classe de CP étant le moment crucial où se joue l’avenir de chaque enfant, la nation doit s’engager à concentrer ses efforts sur cette classe afin que tous sachent lire en entrant au CE1. Cet engagement doit être inscrit dans les textes de loi.

2) Parce qu’apprendre à lire à tous les enfants est un défi qui engage l’Éducation nationale ainsi que d’autres acteurs (familles, associations, municipalités, etc.), il faut que soit créée une autorité indépendante qui fera connaître l’efficacité des pratiques mises en œuvre dans ce domaine et pourra recommander les meilleures d’entre elles.

3) Parce qu’apprendre à lire à tous les enfants d’une classe est difficile, et nécessite des connaissances et des savoir-faire spécifiques, il faut que la formation initiale et continue des professeurs des écoles comprenne une part importante consacrée à l’enseignement de la lecture, aux différentes méthodes existantes et à leurs résultats.